Le 29 janvier 2012 a été donné le départ de la Bouvet Guyane, troisième édition d’une course transatlantique à la rame, disputée en solitaire, sans escale ni assistance à bord de monotypes de 8 m. Qualifiée d’Everest de la route sud, cette course est caractérisée par son parcours sélectif. Les principales difficultés de la Bouvet Guyane résident dans le franchissement du fameux pot au noir et des puissants courants côtiers qui poussent les navires vers l’arc antillais. L’originalité de l’épreuve est de permettre à des rameurs solitaires de se mesurer à armes égales sur des bateaux identiques et sur un même parcours. Si les récits de navigateurs sont légion, jamais à ce jour les concurrents d’une transat en solitaire à la rame n’ont écrit un ouvrage à plusieurs mains pour raconter leurs rêves, leurs peurs et leurs joies, leurs victoires ou leurs défaites. Jean-Luc Torre, ancien participant de la course, se fait leur porte-parole. Aucun de ces aventuriers n’est connu. Mieux, la plupart d’entre eux ne sont pas marins. Ils sont chaudronnier, commerçant, ingénieur, menuisier ou professeur de sciences et ont pour seule expérience le cabotage estival le long des côtes de France ou au fil des fleuves guyanais. Certains étaient déjà d’excellents rameurs ; d’autres apprendront en route. Leur seul point commun est cette force irrésistible qui les entraîne dans cette folie, sans qu’ils sachent toujours d’où elle leur vient. Certains partent pour le challenge sportif, d’autres pour découvrir le monde à titre personnel ou au nom d’institutions scientifiques, tous cherchent à concrétiser un rêve de dépaysement..